dimanche 15 novembre 2009

Frédéric a répondu


Frédéric Mitterrand a répondu, sinon à la demande de M. Éric Raoult, puisqu’il compte le faire par écrit, du moins à l’attente des jurés Goncourt, des écrivains et de toute personne dans le public ahurie par ladite demande. Il a répondu : « Je n’ai pas à arbitrer entre une personne privée qui dit ce qu’elle veut dire et un parlementaire qui dit ce qu’il a sur le cœur ». M. Éric Raoult, pour sa part, a retiré « devoir de réserve » pour mettre à la place « principe de modération ». Il peut quand même se féliciter d’avoir amené Frédéric Mitterrand à s’appliquer personnellement le devoir de réserve.
Et nous continuons à nous demander comment, dans la France de 2009, un citoyen, de surcroît député, a pu imaginer qu’un ministre avait pouvoir d’imposer, en dehors des cas prévus par la loi, la réserve ou la modération à un autre citoyen, au seul motif que ce dernier (ou cette dernière) avait reçu un prix littéraire prestigieux. C’est faire un usage de la culture qui n’était pas, jusqu’ici, un trait connu de l’identité nationale.
Françoise Hàn

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